CAER 2008
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
CAER 2008

Forum d'échange entre les lauréats de concours CAER 2008.

Le deal à ne pas rater :
Carte Fnac+ Jackpot avec 30€ offerts sur le compte fidélité
19.99 €
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Raconte ta vie...

+3
sophie
Marie
François B
7 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

1Raconte ta vie... Empty Raconte ta vie... Dim 23 Nov - 20:36

François B

François B

... quand ça te chante et comme ça te chante.

Pour ma part, j'ai fait un concert samedi soir. Et je suis sûr qu'il y a plein de fautes dans ma petite chronique... mais vous m'en excuserez.

The Notwist, Kulturfabrikl (Esch-Sur-Alzette), 22/11/08

Raconte ta vie... DSC00220

Dernier concert prévu pour cette année. D'une manière générale, nous faisons toujours peu de concerts sur cette période hivernale. Et c'est sans doute tant mieux, vu les conditions d'accès au concert d'hier soir. Déjà que j'ai toujours le sentiment de voyager vers le bout du monde lorsque nous allons à Esch-sur-Alzette par les petites routes, cette fois il y a carrément un tapi neige-verglas sur la route qui transforme le voyage en procession de voitures ayant peur d'avancer à plus de 20 km/h. Le tout dans une nuit noire, cela donne le sentiment d'une caravane qui fuit je ne sais quelle apocalypse. Ambiance un peu inquiétante, mais qui ne manque pas de charme, nous arrivons en tout cas assez en avance à la Kulturfabrik. D'autant plus que la première partie a annulé (j'ai même oublié son nom placardé sur une affiche qui relayait l'info), Notwist est donc programmé en concert unique pour 21h30.

En attendant la salle se remplit raisonnablement et c'est Markus Acher lui-même qui nous fait patienter en jouant au DJ en parallèle de l'installation de son matériel. Ce n'est pas un mix, mais plutôt un enchaînement de titres tendance Dub qui défilent. Une attente très sympathique, d'autant plus que le public est vraiment décontracté : beaucoup d'Allemands (forcément), aucun boulet à l'horizon. J'ai même rarement vu la salle aussi remplie (sans les rideaux habituels qui la coupe en deux pour masquer la misère de l'absence d'audience, c'est dire) mais à aucun moment il y aura bousculade ou même incrustation. Bon, en même temps, contre la scène je ne vois pas comment quelqu'un aurait pu nous passer devant. Au-delà de cette considération... ben le public est cool, c'est un feeling qui se dégage, mais on sent la bonne soirée à venir.


Et c'est avec une rigueur toute germanique que le quintet arrive sur scène vers... 21h35. Markus a quitté ses platines 2 minutes plus tôt, le temps sans doute de rameuter le reste de la troupe et de fignoler les derniers réglages avec le roadie en chef avec qui il semble très soudé. Lorsque je considérais le groupe dans mon imaginaire, c'était une vision de geek à l'allemande qui me venait. Et quand je les vois maintenant sur scène... c'est tout à fait ça. Le degré zéro du glamour et style : Martin Gretschmann aux bidouillages sonores (rondement mené avec des wiimote, on arrête pas le progrès) est un grande asperge avec les cheveux en pétard et de grosses lunettes. Idem pour Markus entre sa guitare, ses platines et son chant, ainsi que pour le batteur. Ce dernier, même s'il joue avec un casque, est à féliciter pour sa maîtrise d'ailleurs. Comme un possédé, il enchaîne les morceaux de bravoure et donne le tempo et les changements de rythme de la musique alambiquée. Michael Acher, le bassiste / claviériste ? même chose en barbu. Seul le deuxième guitariste / claviériste est moins ringard et sobre. Mais c'est Notwist quoi ! Qu'importe l'image chez eux. C'est même assez charmant dans le fond, ce côté je m'assume dans mon (absence de) style. Le leader est excessivement réservé lorsqu'il s'adresse au public ou qu'il nous remercie par des timides "thank you, thank you very much" entre les morceaux. Il aurait pu parler en Allemand d'ailleurs, il jouait a domicile quasiment. Mais ça n'a pas été suffisant pour le décoincer à priori. Pour la petite histoire, il leur arrive souvent d'enchaîner les titres sans attendre les applaudissements. Seul bémol : dans le son très bien réglé, la voix d'Archer est très (trop ?) en retrait. Mais je suppose que c'est une volonté du groupe en fait.


Et la musique ? Pour tout vous dire, Notwist est un groupe que souvent je trouve mou du bulbe sur ses disques. Avec leur manie d'être tout en retenue mélancolique, façon tarlouzes (enfin pour gonzesses doit-on dire pour la forme), ça me refroidit pas mal. Je mettais beaucoup d'espoir dans ce concert avec une prestation live qui implique que la chose soit plus rock et abrasive. Et ça n'a pas manqué pour Pick Up The Phone And Call (2e chanson du set) avec des ruptures à la guitare digne d'un Johnny Greenwood (en fait Notwist est le premier groupe que je vois sur scène avec la même capacité que les Oxfordiens à mettre du bruitage bricolo aussi envoûtant et réussi) ou encore Different Cars and Trains (sur la fin) dans une version de plus de 10 minutes où le groupe a procédé à son propre remix sauce dub. Markus alternant entre son chant propre et ses platines où il le déforme et le sample. Et entre les deux ? Au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Beaucoup de morceaux du dernier disque que je ne connais pas trop (et pourtant ses écoutes ne m'ont jamais déçue jusque là). La musique est hypnotique : parfois violente, d'autres fois très électro (il faut voir la maestria de Martin Gretschmann avec ses manettes... dont je trouve pourtant le maniement approximatif lorsque je joue avec, mais pas pour lui...). En tout cas, chaque chanson est construite comme une montée en puissance. Et du coup, bien que les intro me laisse souvent de marbre, je finis à chaque fois par remuer la tête et me laisser entraîner par l'atmosphère des chansons (sans doute parce que j'aime bien mon balancé de cheveux). Au final, il y aura beaucoup de grands moments, même si je suis incapable de les citer aujourd'hui. Deux rappels et un feeling très sympathique (je l'avais déjà dit). Il faut encore que je prenne du recul sur la chose. Mais mon premier constat à la fin des 1h40 de concert fut de me dire "quel concert de mon top 5 de l'année vais-je devoir enlever pour mettre celui-là à la place".

Car oui, c'était mon dernier concert prévu pour cette année. Et mon top était déjà fait dans ma tête. Mais ce Notwist va peut-être changer la donne.


Raconte ta vie... DSC00189
Raconte ta vie... DSC00198
Raconte ta vie... DSC00214
Raconte ta vie... DSC00217
Raconte ta vie... DSC00226

2Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Dim 23 Nov - 20:54

Marie

Marie

Shocked P'tain zob, François, arrête la physique, mets toi à l'écriture !!!
Tu n'es pas un littéraire contrarié, tu es un littéraire tout court ! J'ai cru y être à ton concert ! C'est beau !
Bon, maintenant, je vais aller voir sur Youtube, parce qu'évidemment, j'en ai jamais entendu parler de ton groupe ! lol!
xx
Bon rentrée !

3Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Lun 24 Nov - 21:21

sophie

sophie

Coucou...ou est notre écrivain déchu???? C'est superbe, je m'y croirais!! prochaine étape pour toi: me transmettre un peu de culture musicale...je suis archi nulle...mais ça avait l'air bien...
Bravo pour ce chef d'oeuvre!
Biz François. Very Happy

4Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Dim 26 Avr - 19:13

François B

François B

Sonic Youth + PartWildHorsesManeOnBothSides, Den Atelier (Luxembourg), 25/04/09

Raconte ta vie... P1020573

J'aimerais bien plaisanter, vous faire croire pendant quelques temps que ce fut à chier ou simplement en dessous de mes espérances. Vous diriez "ah ben dommage" et là je répondrais "meuh non, meuh non, CE FUT MIEUX QUE TOUT !! Je rigole !". Car oui, ce concert de Sonic Youth est le meilleur que j'ai fait d'eux. A peu près comme tous les autres quoi (sauf peut-être le Zénith en 2006, ça je l'ai déjà dit).

Alors pourquoi ce concert fut le meilleur ? Peut-être parce que la salle était géniale. Peut-être parce que Kim nous a fait chanter Audrey et moi (et c'est vraiment à nous qu'elle tendait le micro sur Kool Thing) et que l'on a porté Lee et Thurston dans la foule à la fin, en grattant leurs guitares. Peut-être parce qu'enfin j'ai pu entendre ma version live de Schizophrenia. Peut-être parce que l'on a eu le droit à la primeur de quelques nouvelles chansons sur scène... Il y a de l'argument.


Mais reprenons les choses dans l'ordre.
Nous arrivons sur Luxembourg pour 18h30. Le temps de manger dans un fast food où la lenteur en caisse fait que l'on aurait du appeler ça un "food", mais sans "fast". Je suis pressé, ça sent l'excitation avant un évènement. Puis c'est la file d'attente devant la salle avec déjà une vingtaine de fans hardcores. Sonic Youth est de ces groupes où tout le monde s'affiche fièrement avec son T-Shirt à l'effigie de la formation. Et même si je n'avais pas un des miens sur moi, on ne se sent pas décalés par rapport aux autres personnes (en terme d'âge et de comportement). A partir de là, ce sont toujours les mêmes images de gens assis contre les murs et qui rongent leur frein en silence ou avec des jeux à la con pour tuer le temps (compter les Converses quoi... j'ai marqué 50 points parce que Thurston en avait, d'ailleurs). Le genre de choses sur lesquelles on devrait écrire des livres et faire des recueils de photos.

On rentre pour 20h. On attrape la barrière facilement. La première partie joue une demi-heure et... c'est bien assez. Leur MySpace les décrit comme de la "musique classique japonaise / Screamo / Progressif". C'est tout à fait ça. Et c'est tout à fait nul aussi. Un duo composé d'une fille à la flute traversière et d'un gars à la batterie, aux bruitages et qui porte une sorte de micro/collier autour du cou et qui lui permet de sortir des borborygmes très rauques. Dans le genre branlette expérimentale et prétentieuse, ça aurait tout à fait convenu pour une première partie de... Animal Collective disons. Après, ça rappelle qu'une des facettes de Sonic Youth est la série des SYR. Et c'est tout à fait ça, de l'expérimental chiant comme les SYR. On peut argumenter que c'est avec ces recherches sonores que la musique avance. Mais si c'est un talent que je reconnais Richard D. James par exemple, dans sa façon de triturer les sons, tout en faisant de belles mélodies, là avec PartWildHorsesManeOnBothSides, c'est juste plat et pénible. La foule ne prête pas trop attention au groupe d'ailleurs. Beaucoup discutent et plus tard Thurston leur rendra hommage sur une tirade dont on est en droit de se demander si c'est du lard ou du cochon "je veux remercier PartWildHorsesManeOnBothSides. Ont-ils un stand merchandising à l'entrée ? Non ?! En tout cas nous on a de la camelote à vendre, allez voir à la fin du concert". C'est même au moment où un morceau (enfin de morceau, on devrait plutôt parler d'improvisation tellement ce n'est pas construit) est à son firmament que la première partie s'arrête et remballe sans demander son reste. Bizarre.
Raconte ta vie... DSC00797
un nouveau concept : le concert en odorama

La scène se met alors en place pour les New-Yorkais à mesure que mon impatience grandit. C'est toujours surréel de voir à quel point elle est minuscule dans cette salle. Naturellement les lieux sont bondés ce soir. Dans le public, il y a Pamela. Enfin je ne sais pas si elle s'appelle Pamela, mais je sais une chose à son sujet : c'est un boulet. Pamela est une petite punkette avec la tête à moitié tressée et à moitié rasée. Une partie de son cerveau a disparu dans l'affaire d'ailleurs. L'autre est complètement cramé avec les acides qu'elle s'envoie en direct derrière nous où elle s'est tapée l'incruste. Avec elle, il y a d'ailleurs un gars qu'elle ne cesse de tanner pour qu'il prenne un peu de sa marchandise. Lui a sans doute d'autres vues, mais je ne suis pas sûr qu'il ait été en moyen d'assurer le moment venu avec ça. Pamela s'est levée ce matin en se disant qu'elle allait faire chier son monde pendant le concert : elle nous pousse, elle tente de s'incruster (puis ricane quand on la repousse), elle nous fait des remarques très "désobligeantes", elle hurle pendant les chansons. Pamela ne trouve personne aussi cool qu'elle dans le public : elle affiche ouvertement sa différence, mais elle n'accepte pas que les autres ne soient pas comme elle. Une vrai punk du XXIe siècle, quoi. Pamela, vous l'aurez compris, est une grosse conne. Elle est même la seule ombre au tableau de la soirée.

Mais il en aurait fallu beaucoup plus pour gâcher mon plaisir. Les autres personnes qui nous entourent son super sympas : entre le fan qui les voit pour la première fois à ma gauche (et qui s'extasie toute la soirée, mais regrette aussi de ne pas bien entendre Lee) et d'autres gens plus "raisonnables" mais qui sauront sauter, crier ou danser quand la musique s'y prêtera... sans pour autant tenter de nous voler nos places. Bref, c'est cool. Je n'ai pas pu résister à l'envie de prendre la setlist en photo (précaution inutile : j'ai pu la récupérer à la fin...) pour avoir les titres des nouvelles chansons. Je sais donc déjà que c'est Incinerate qui va ouvrir les hostilités. Le groupe monte sur scène. Steve, bien caché derrière ses fûts, va assurer comme à son habitude mais on ne le verra pratiquement pas. Lee est à gauche de la scène, devant ses fameux amplis avec les cibles. Puis il y a Mark Ibold, qui fait figure de petit jeunot avec son T-Shirt (les autres sont en chemises) et son air à la fois sérieux et dans son monde quand il joue. Kim est au centre de la scène avec une robe bien sexy (bon sang, elle a plus de 50 ans, mais... elle a toujours un sex appeal intact). Et juste devant nous, c'est l'immense Thurston qui "enfile" sa guitare tranquillement alors que le public hurle. Il regarde les autres membres du groupe, prêt à dire quelque chose, puis il se ravise avec un rictus en attendant que les cris cessent. Sourire complice de tous, il lâche simplement "Incinerate !". Et ça démarre sur les chapeaux de roue. Son clair, même sans les bouchons (le micro de Lee est un peu sourd, mais sans doute parce que nous sommes en face des retours de Moore), la foule réagit avec énergie. Après cette entrée en matière, c'est un deuxième tube, Bull In The Heather, qui est interprété pour être sûr que tout le monde soit bien chauffé dans la salle.

On sent de la fraîcheur et que la troupe se fait vraiment plaisir en jouant. Tous ont la pêche et avec Mark Ibold en 5e membre, les interprétations gagnent à nouveau en épaisseur : il y a plus de place pour les larsens, les fins débridées, les passages rallongés (l'intro de Pink Steam... elle aurait pu ne jamais finir, tellement c'était jouissif). On peut aussi remarquer que la tournée d'interprétation du Daydream Nation a laissé des traces dans l'inspiration : The Spawl, Cross The Breeze, Hey Joni (encore une version avec une telle violence... que je ne l'ai pas reconnue au début) et Teenage Riot sont au menu. Et c'est tant mieux, car c'est toujours un bonheur de les entendre (et de sauter et remuer la tête comme un damné sur The Spawl... un peu aussi pour repousser Pamela et lui casser les pieds en retombant).

Viennent alors les nouveaux morceaux. C'est super difficile et déstabilisant de devoir se faire une idée de chansons que l'on découvre en direct. Pour décrire, je retiens les idées suivantes : à chaque fois, il y a plusieurs membres qui chantent : Thurston + Lee au refrain pour Antenna, sans doute ma préférée avec une fin limite psychédélique, Kim + Thurston ou Lee pour Sacred Trickster, un titre avec la même énergie punk que sur l'époque Goo / Diry et Calming The Snake avec un fin en larsens avec tournevis et baguette qui a fait frémir la foule. Reste Lee qui chante avec Thurston, mais je ne saurais dire pour quelle(s) chanson(s) : en effet What We Know est indiquée avant Jams Run Free sur la setlist, mais j'ai le sentiment qu'il a dirigé deux morceaux, dont un entre Schizophrenia et Kool Thing qui ne figure pas sur la liste des prévision. On verra bien avec l'album. Tout le nouveau matériel est construit sur des riffs répétitifs et primaires, mais qui sont structurés de façon alambiquée et évolutive. On peut penser à des conceptions similaires à celles de Stephen Malkmus sur son dernier disque. Mais en mieux quoi (dirais-je, avec les yeux et les oreilles de l'amour). C'était vraiment intéressant et ça donne envie d'aller voir plus loin en tout cas. Vivement que The Eternal soir dispo.

Au milieu de ce set débridé, c'est à The World Looks Red que revient la palme de la dissonance bruitiste. Y ayant déjà eu droit, j'aurais peut-être préféré un Burning Spear dans le même registre, mais voir Thurston qui maltraite sa guitare avant d'hurler dans le micro, c'est juste parfait. Au bout du compte, Kim dansera en tournant sur elle-même comme d'habitude sur Jams Run Free (le seul morceau qui sentait un peu le pilotage automatique), puis ce sera Pink Steam avec sa fameuse intro sans fin avant que Sonic Youth ne quitte la scène sous les hourras du public.

Sur un concert qui était déjà nickel, le premier rappel va porter l'estocade sur deux faits. Lorsqu'il revient sur scène, Thurston annonce "un morceau de Sister" et commence l'intro de Schizophrenia. Je jubile, d'autant plus que je ne l'avais pas vu sur la photo que j'avais fait de la setlist. La version est allongée en plus. Au début, je crois même que Kim boude son passage, car elle ne chante pas. Mais elle le fera, après un pont plus long. A la fin du rappel, c'est Kool Thing (qui a été demandé par Pamela d'ailleurs, mais elle était prévue, il ne faut pas croire que l'on écoute les gourdes non plus, hein !). Et là, Lee commence à balancer sa guitare dans la foule qui s'agite. Puis Kim vient faire le passage normalement en duo avec Chuck D. en s'accroupissant juste devant nous (et heureusement qu'elle ne s'est pas trop accroupi d'ailleurs, hum). Voyant notre entrain et nos bras tendus, elle revient nous tendre le micro sur la fin. C'est super con, mais sur le coup, je n'ai plus su quoi crier (Kool ! Thing !). Et elle recommencera, deux fois. Je n'ai plus de voix, tellement je m'époumone et en prends plein les oreilles. Mais je suis HEU-REUX. C'est "groupie" comme attitude, je sais. Mais que voulez-vous ? On est fan ou on ne l'est pas. Merci Kim.

Sonic Youth revient une dernière fois, pour un deuxième rappel. Brother James était prévu, mais est zappé (comme je l'ai déjà dit, ils ont joué une inédite en plus sur le premier rappel : des petits ajustements qui montrent bien que le groupe était là pour se faire plaisir et pas pour réciter sa musique). Je ne suis pas sûr que j'aurais tenu les assauts de la foule de toute façon. C'est Teenage Riot qui bouclera l'affaire. Après une version dense et égale à elle-même, Thurston et Lee se lancent dans un habituel final en larsens où ils agitent leurs guitares dans tous les sens. Moore promène la sienne au-dessus de nous, s'arrangeant pour être juste au dessus de nos bras. J'arrive quand même à l'attraper une fois et gratter le manche (fan attitude, acte 2). Puis Lee s'approche aussi et croise son instrument avec celui de son compère. De vrais gamins quand ils s'y mettent, c'est alors la surenchère. Thurston enjambe la barrière et nous l'aidons à entamer un crowd surfing. Pas en reste, Ranaldo l'imite, ce qui entraine un immense mouvement de foule final. La communion parfaite en conclusion d'une soirée mémorable.


Ce n'était que mon premier concert de l'année. Et il n'y a pas grand chose de prévu dans les semaines à venir. Je peux donc facilement dire que ce sera un des spectacles de l'année. Mais vu la performance grandiose de la chose, même s'il y avait eu beaucoup d'autres évènements, ce serait facilement un de ceux à retenir. Au détriment de la quantité, je privilégie la qualité (et je deviens vieux aussi, ok).

Raconte ta vie... P1020455
Raconte ta vie... DSC00817
Raconte ta vie... DSC00822
Raconte ta vie... DSC00827
Raconte ta vie... DSC00837
Raconte ta vie... DSC00839
Raconte ta vie... DSC00850
Raconte ta vie... P1020471
Raconte ta vie... P1020474
Raconte ta vie... P1020479
Raconte ta vie... P1020515
Raconte ta vie... P1020525
Raconte ta vie... P1020531
Raconte ta vie... P1020546
Raconte ta vie... P1020562
Raconte ta vie... P1020564
Raconte ta vie... P1020565
Raconte ta vie... P1020574
Raconte ta vie... P1020577
Raconte ta vie... Img434

Incinerate
Bull In The Heather
The Spawl
Cross The Breeze
Antenna
Hey Joni
Sacred Trickster
Calming The Snake
World Looks Red
What We Know
Jams Run Free
Pink Steam
---
Schizophrenia
???
Kool Thing
---
Teenage Riot

5Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Dim 26 Avr - 21:31

NicoPr

NicoPr

Quand je pense qu'y en a qui ont pas le temps de faire leur portfolio... Smile)

6Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Mar 28 Avr - 15:43

Francy

Francy

Félicitations François, je vois que tu es un artiste. de plus, ton texte est très bien construit. On aperçoit une écriture très fine et tu as un grand sens de l'humour, surtout dans les descriptions. Si jamais tu t'ennuies de ton métier tu n'as qu'à te consacrer à la littérarure!!!
flower

7Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Ven 29 Mai - 21:11

François B

François B

Mes élèves de 2nd2, aujourd'hui, alors que je rentre en salle, au tableau :

Raconte ta vie... Photo000

8Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Ven 29 Mai - 21:38

Lionel

Lionel

C'est énorme !!!!!
Ils sont super, tes élèves, j'adore !!! (et toi en tant que prof, du coup, tu dois pas etre si mal que ca !!!)



Dernière édition par Lionel le Ven 5 Juin - 9:40, édité 1 fois

9Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Ven 29 Mai - 21:43

François B

François B

C'est, je pense, le meilleur "cadeau" que l'on m'ait jamais fait pour une fin d'année. J'ai adoré en effet.
(et pourtant, cet aprem, ils ont été très pénibles... comme quoi)

10Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Jeu 4 Juin - 22:41

François B

François B

Jarvis Cocker + The Legendary Tigerman ?, Rockhal (Luxembourg), 03/06/09

Raconte ta vie... DSC00901

Je me donne le droit de faire mon blasé et j'affirme que c'est sans motivation musicale particulière, mais plus par curiosité que je suis allé voir Jarvis hier soir. Au moins ai-je eu toujours le même entrain à voir le site de Belval se construire. Entre le centre commercial qui a poussé comme un champignon et la salle de spectacle, il y a maintenant un restaurant. Pour l'anecdote d'avant concert, un hamburger au Rockhalicious : 19 €. Il y a des choses qui ne s'achètent pas, pour tout le reste il y a l'argent du Luxembourg (mais qu'est-ce qu'il fut bon ce hamburger... enfin à ce prix, encore heureux).


Entrée dans la salle à 20h, et déjà un DJ joue sur scène. Quand je dis "déjà", c'est genre on est au milieu d'une chanson alors que nous sommes les premiers (ou presque) à pénétrer dans le Club de la Rockhal. A l'écoute du MySpace de The Legendary Tigerman, je doute que ce soit lui que l'on ait vu hier soir. Le bonhomme est un simple DJ qui passe des morceaux tendance dance-rock, house ou dub. Une bien belle sélection de titres avec Franz Ferdinand, Kasabian ou Babyshambles au milieu. Par contre pour la performance, on repassera : vous me donner une chaine hifi avec deux lecteurs, je fais pareil que le mec. Il n'y a aucun effet de mixage, juste une succession de morceaux passés. En plus, le "performer", casquette vaguement vissée sur le côté, passe le plus clair de son set caché derrière son ordi et son ampli. Pour ma part, je lui tourne le dos presque tout le temps. Et on s'est très bien entendu comme ça (sauf que ça devenait long sur la fin).

Raconte ta vie... DSC00898

Vers 21h, on a le droit à la quasi-totalité du dernier Kills le temps que l'équipe de Jarvis mette la scène en place. Encore une occasion de trouver le temps long (et elles ne manqueront pas). Puis c'est backing band de 5 musiciens (un batteur, un bassiste, deux guitaristes et un clavieriste interchangeables) qui prennent place sur scène, bien en retrait derrière Jarvis Cocker. Ce dernier a de plus en plus une gueule de clochard, malgré son costume beige soigné. Je sais que l'on doit faire abstraction de la période Pulp super classe... mais là, le choc est de taille pour une première vision "en vrai" du chanteur. Barbe mal taillée, lunette avec des verres pare-balles. Très grand et dégingandé, il fait semblant de nous jeter des œufs dessus pour nous amuser. Puis il continue la blague alors que l'un des guitaristes doit faire face à un problème de feedback sur ses amplis. Bref, d'entrée de jeu Jarvis fait preuve d'un énorme charisme, avec plein d'humour et d'histoires vides de sens (ou presque) qu'il balancera entre pratiquement chaque titre.

L'humour est pince-sans-rire, et sa façon de bouger et de mimer ses chansons rappelle naturellement le maître Nick Cave. En cela je suis d'accord avec ceux qui ont fait la comparaison avant moi. Mais la musique n'a malheureusement rien à voir. L'ensemble apparaît comme un mélange de face b et de morceaux de remplissage... Oh oui, je ne dois pas faire la comparaison, mais où sont donc passés ces morceaux imparables, ces hymnes qui jalonnaient la discographie de Pulp ? A la place, un rock un peu variété avec des textes sans doute très bien sentis (et articulés pour que tout le monde comprenne) et un Jarvis qui ne cesse de se remuer pour leur donner vie. Mais chez moi... c'est l'ennui qui prédomine au bout de deux chansons (après le coup de pied dans le synthé qui a malencontreusement arraché une touche "le problème c'est qu'il n'est pas à moi" en rira le chanteur) et ce, jusqu'à Black Magic à la fin du premier set. En rappel, encore une fois Fat Children, Don't Let Him Waste Your Time (un titre ironique après un concert qui m'a plutôt ennuyé) et Your In My Eyes/Disco Song m'auront bien plu aussi. Mais c'est trop tard, mon opinion est déjà faite. Pourtant le public, très bon, en redemande. Pourtant il y aura une très bonne ambiance et un show raisonnablement long (environ 1h40).


Jarvis apparaît comme une bête de scène, mais au service de compositions vraiment faiblardes et avec un backing band pas très soudé (sinon pour des blagues qui sentent le téléphonés à des kilomètres). Je voudrais bien donner une impression plus positive. J'aurais bien voulu réussir à cacher mon ennui. Mais rien n'y a fait. Et ce n'est pas sur cette prestation plus que mitigée que je retrouverai l'envie de jeter une oreille à Further Complications. Au revoir Monsieur Cocker, nous allons en rester là et je vous rappellerai si besoin...

Raconte ta vie... DSC00911
Raconte ta vie... DSC00916
Raconte ta vie... DSC00938
Raconte ta vie... DSC00946
Raconte ta vie... DSC00948
Raconte ta vie... DSC00950
Raconte ta vie... DSC00962

11Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Ven 10 Juil - 16:39

François B

François B

Nine Inch Nails + Mew, Rockhal (Luxembourg), 09/07/09

Raconte ta vie... DSC01081

Nine Inch Nails est un de ces groupes que je vois cité en référence partout, dont les fans sont aussi nombreux qu'"authentiques" et qui a un univers bien à lui que j'aimerais connaître. Mais j'y ai toujours été totalement imperméable, inculte dans le domaine dira-t-on. Est-ce que je n'aime pas la rock intransigeant, indus, vaguement gothique et qui peut tout aussi bien avoir des accents métalleux que mélancoliques ? Si, bien sûr. Mais pour une de ces raisons qui font que l'on rate toujours ces choses que l'on sait que l'on pourrait aimer, jamais je n'ai écouté un album de Nine Inch Nails en entier. Partir donc à un concert en ne connaissant que Hurt, la reprise de Dead Souls et quelques chansons que je ne saurais nommer, c'est partir de bien bas. Mais, après tout, les découvertes sur scène sont parfois heureuses (je me souviens notamment du choc de Trail Of Dead il y a quelques années).


Arrivé à Luxembourg vers 18h, nous avons de la chance parce que le temps est couvert. Je dis cela sans ironie aucune, mais je m'explique : l'évolution du site de la Rockhal ne me surprend plus, mais avec son haut-fourneau délabré qui trône au milieu des constructions nouvelles, je trouve toujours le lieu parfait pour une grand messe de rock gothic ou industriel. Le souvenir d’Einstürzende Neubauten il y a un an est encore dans mon esprit. Alors en plus, lorsque le cadre est à la grisaille et que les fans (beaucoup d'Allemand, des Français, des Luxembourgeois et mêmes des anglophones à l'origine indéterminée) sont déguisés juste comme il faut, mais sans excès et sans lourdeur dans l'attitude, tout se présente sous les meilleurs auspices.

On rentre dans la salle vers 19h, avec une légère nausée due aux très mauvais burgers vendus par le stand à gauche de la salle : si le Rockhalicious offre les meilleurs hamburgers que je connaisse pour la modique somme de 20 € pièce, le stand est certes moins cher, mais vraiment infect. Passons. Une playlist composée du dernier The Horrors (pas crédible peut-être, mais tellement efficace et accrocheur... je me l'apprécie de plus en plus, d'ailleurs je suis en train de le réécouter en tapant cette chronique), des Queens Of The Stone Age, des Dresden Dolls ou de Franz Ferdinand nous fait patienter. Eclectique, mais pas dégueu comme choix. On se place au fond de la salle, contre la console de mixage : les places de devant sont déjà toutes prises par le fanclub qui a eu le droit de rentrer une demi-heure avant nous. Et puis bon... comme nous n'avons pas la prétention d'être ultra excités par le show, on tente la vision d'ensemble et le confort... au détriment de voir Trent Reznor de près.


Vers 20h30, Mew, "We're From Copenhague" comme le dit le chanteur arrive sur scène. Une formation qui assure un rock indé, avec un batteur vraiment doué et une basse bien lourde tendance eighties. Ce qui me surprend, c'est la naïveté de la musique proposée avant Nine Inch Nails. Je m'attendais à quelque chose de plus rude et pas à une réincarnation de Starsailor en somme. Pour autant, le retour du public est très positif, et beaucoup s'agite et danse pour le plus grand plaisir du chanteur qui les remercie. Le set dure une demi-heure montre en main. C'est surprenant de jouer si peu pour une groupe qui a déjà sorti (après recherches) 4 albums et dont le 5e est en gestation. En tout cas, une première partie "sympathique", même si les chansons sont un peu toute les mêmes. Du coup, je les peut-être trouvé sympathiques parce qu'ils n'ont pas joué longtemps...


21h30, la scène s'est mise en place et Nine Inch Nails arrive avec derrière un nuage de fumée et sous l'éblouissement des projecteurs du fond de scène qui sont tous braqués sur le public. Ovation de la foule, naturellement. Et Trent ne perd pas son temps pour crier dans le micro et faire montre de tout son charisme à mesure qu'il bouge sur scène. Pas besoin pour lui d'arrangeur la foule, les gens sont naturellement conquis par son magnétisme (qui agit même loin de la scène, là où nous sommes). Autour de lui, seulement 3 autres membres : Ilan Rubin à la batterie et aux claviers par moment, Justin Meldal-Johnsen à la basse (anciens bassiste de Beck soit dit en passant) et surtout Robin Finck qui assure à la guitare et au coeur.

Alors, que dire du set lorsque l'on ne connait aucun titre ? Le son est incroyablement lourd et dense au début. Le groupe ne fait pas dans la dentelle et surtout, il n'attend pas les applaudissements pour enchaîner les titres. A ce moment, je réalise pourquoi je n'ai jamais été vraiment attiré par le groupe : je n'aime pas la voix de Reznor. Elle ressemble trop au standard heavy metal américain, c'est bien dommage. Car derrière ça, les instruments vrombissent, avec des riffs de guitares bien assénés, une rythmique martiale et un tout résolument indus. C'est bon sans être dans l'excès, sans être dans le ridicule ou dans le kitch comme cela est le cas avec un Marilyn Manson par exemple. Mais ça a également le défaut de ses qualités : cette apparente retenue dans l'exploration des genres débouchent sur un style trop lisse, sans réel instant de bravoure qui se dégage du maelstrom sonore ambiant. Après, je ne veux pas cracher dans la soupe : à ma place, je remue la tête, j'apprécie, même si cela est plus mesuré que chez mes fans qui, même au dernier rang, semblent connaître par coeur toutes les chansons, anticiper les passages à venir et les différents changements de structures. Il faut peut-être ça pour apprécier pleinement un concert de NIN.

La deuxième partie du concert est plus douce, avec beaucoup de passage au piano / synthé, avant que la fin ne redémarre dans le rudesse avec des trames qui tirent souvent sur l'électro avec des boites à rythme et des nappes de synthé envoûtantes. A ce moment, je fatigue, alors que le concert dure déjà depuis 1h40. Ironiquement, Trent lève la main, en signe d'au revoir à la fin des chansons. Mais je public n'a jamais le temps d'applaudir que déjà la suivante commence. C'est rare que je regrette cela, mais je suis crevé. Et là, soudain, c'est la reprise de Dead Souls qui est jouée et qui capte mon attention pour un moment. Je ne la rêvais même pas et pourtant elle est là. Avec toute l'ironie que cela comporte sur un spectacle où il y a eu tellement de stroboscopes que Ian Curtis n'aurait pas survécu (même moi, j'ai souvent fermé les yeux car je ne supportais plus). D'ailleurs, malgré ce lightshow très agressif, il n'y a plus l'effet "rideau virtuel" créé par des lasers sur un écran de fumée. Dommage. Après près de 2h de performance, le groupe revient pour un rappel "classique" ou Hurt est joué. Du coup, je pense avoir eu droit à tout ce que j'attendais. Mais, au niveau de l'impact, ça me rappelle Adam Green dans un registre différent : j'ai passé un bon moment, mais ce n'est pas cette soirée qui me fera écouter les albums du groupe.

Raconte ta vie... DSC01089

12Raconte ta vie... Empty Re: Raconte ta vie... Lun 20 Juil - 17:27

Anouck

Anouck

Merci François de partager tes expériences musicales.
En voici une pour chanter (et danser) la "crise".
http://www.myspace.com/lhommeparle

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum